LA TÊTE DANS LES ETOILES

samedi 2 juin 2007

Texte de Catherine Fichaux

Une mosaïque, verte, à 10 mètres du sol. A louer ? Mosaïques de vitres. Un vieux magazin, façade où se reflètent le ciel et l’aube. Tchip. Quick. Coif-Coiffure, sur des enseignes. Fatras d’échafaudages. Balustrade aux géraniums. Lingerie. Poubelles. Tout bric et broc la ville comme je l’aime. Stop sur la place. Maisons tout autour, recentrage. D’autres plus loin, plus haut, prennent encore la lumière. Place, lieu de vie, de passage, là fermée de murs. La lumière appelle ailleurs. Elle claque sur les toîis, apaisante. Deux s’assoient derrière, conversation comme un pont pour rejoindre tous les autres bruits qui se superposent. Le rythme des voitures au stop, juste à côté. Leur carré orange fluo traverse au loin. L’orchestre s’échauffe ? La ronde des jours, autour de la fontaine.Ils ne cherchent pas à se garer, ils errent, lentement, marquent le stop, un coup d’œil vers la terrasse. « CFA », c’est sur la plaque : moi aussi, j’erre immobile. De l’errance à la dérive. Le soleil est bien couché. J’entends : « Enfin quelqu’un qui sort du commun. » Leur place, c’est fait pour tourner, circuler, se croiser. Tourner en rond, tout m’y conduit, sortir de ce cercle, partir à la découverte. De la vie à l’intérieur du café. Des cris. J’entre ? Partager. Ne plus écrire.
Une petite rue qui monte, guère de monde, mais chacun, chacun seul, avec une histoire. Le silence. Le chant des oiseaux, le bruit des mots, des voix d’hommes à la fenêtre dans une langue que je ne connais pas. Tout va bien. C’est l’heure de la paix qui s’étend, de l’odeur des fleurs qhttp://www.blogger.com/img/gl.link.gifui remonte, du pépère accoudé là-haut qui prend l’air du temps. Tout va bien. Des toits qui se découpent dans le ciel, qui m’attirent, déjà vus. Qu’y voyais-je alors que je ne retrouve pas là ? Je me vois pigeons qui arrive sur la cheminée, qui me dit là-haut, qui me dit le ras du bitume, la crasse. Non, tout n’est pas beau.
Le Bruit de Melun : 30 juin – 1er juillet. Je note Prochain concert. Des hommes bavardent, fraîcheur liberté, délié. Façade obscure, mystérieuse, austère pour certains, carrée, froide, dirait-on, qui dégage une force étonnante dans cet entourage sobre et quelconque. Ce bâtiment parle. Exotique. Pas comme on l’entend. Aucun intérêt à la décrire ; particulier qui parle de par sa forme et sa structure.
Petite place aux fenêtres formatées, jolies cages impersonnelles, fleuries façon sourire de la boulangère, image du penser propre et chic comme dans ces vitrines : « Naturellement ». C’est le nom de la boutique !
Une fenêtre sale et vieille, appartement abandonné ? Juste à côté, la même, neuve, PVC, carreaux nickels, doublée à 30 cm plus loin avec un rideau blanc entre les deux. Deux fenêtres collées sur un mètre à peine plus large. Une fine cloison entre les deux pièces derrière. Deux vies. Deux univers, la ville, comme je l’aime.
Fraîcheur, une gmine mange ses frites assise par terre, respiration, pstt. Trois coups de rollers, la vie. Au-dessus des vitrines, la vie reprend ses droits, la peinture qui se délite, les rideaux qui vieillissent, les volets qui bringuebalent, cheminées et antennes mélangées. « Servez-vous » est encore ouvert, témoin, gardien de la ville. Je n’ai pas vu de jardins, que des façades.
Retour au cube de vitres où se mélangent plein de reflets, patchwork de transparence et de superpositions de "l'Île-aux-fleurs", l'assistance discount. Quand la ville est vie, faîte de chacun, construite lentement et en perpétuelle transformation.

Catherine Fichaux

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