LA TÊTE DANS LES ETOILES

samedi 2 juin 2007

Le festival de l'Astrolabe

est l'occasion de diffuser les créations réalisées lors des différents ateliers qui se sont déroulés dans l'année et de favoriser la rencontre des pratiques amateurs et professionnelles. L'ambition de cette troisième édition du festival est de jeter des passerelles entre univers scientifique et univers créatif, culturel, afin d'offrir à chacun une opportunité d'appréhender différemment la science et plus particulièrement l'astronomie. Amoureux de la nature, curieux du ciel, passionnés, en quête de nouveaux horizons, de découvertes ou d'émotions, ce festival est pour vous...



EXPOSITION MERVEILLES DU CIEL
VITRINE COSMOS ET PATRIMOINE
DES ETOILES DANS LES RUES DE LA VILLE
VOEUX ETOILES
ANIMATION DE L'ASTROLABE
VOYAGE DANS LA LUNE
OBSERVATION PLANICIEL
DEMONSTRATION LOGICIEL
LECTURES & DEDICACE AVEC REGINE DETAMBEL
ATELIER D'ECRITURE NOCTURNE EN VILLE
PROJECTION DOCUMENTAIRE
SPECTACLE SUR LA NUIT
CONFERENCE SUR L'ASTROLABE
CONTES ETOILES

Contes étoilés

Soirée pyjama avec des histoires sur les astres par Sabine Richard.
Pour les enfants (en pyjama) à partir de 5 ans.

Les doudous et les parents sont les bienvenus...

20h / PLATEAU JEUNESSE Niveau 1










Emission d'Alexandre Flory "Les contes de l'Astrolabe", diffusée par Home Radio sur Radio Nova, en mars 2007.


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Conférence de Philippe Dutarte sur l'Astrolabe

Conférence sur L'astrolabe et les instruments anciens, par Philippe Dutarte.
16h / AUDITORIUM Niveau 0


















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Texte de Gérard Douce

Formule 1


Vendredi 1er juin 2007, 20h30. Place Saint-Jean. Je suis assis à la terrasse du Francilien avec d’ autres participants à la séance d’écriture et Régine Detambel. Devant moi, la longue ligne droite du boulevard Gambetta. Par l’effet de la perspective, la plage des tables et des chaises semble déborder sur la chaussée, et les voiture tourner au dernier moment, comme dans un passage en chicane, pour s’engager sur la place. Elles arrivent par vagues impétueuses, libérées par le feu tricolore du quai Alsace- Lorraine. Aux avant-postes, devant ma feuille blanche, je me fais des frayeurs de formule 1.

A tout instant mon stylo frôle le dérapage, je ne sais quelle direction choisir. Je vais d’un côté, fais marche arrière, bifurque et repars dans un autre itinéraire. Je n’ai pas de temps à perdre : « Retour à l’Astrolabe à 21h45, dernier carat », a dit Régine.

Tout là-bas, le pont qui se relève et s’incurve légèrement sur la gauche, et juste avant, un pan de la toiture de l’église Notre-Dame.

Utrillo trouverait-il aujourd’hui un endroit suffisamment calme et bien situé pour implanter son chevalet et peindre l’église blanche ?

Derrière moi, les clapotis de la fontaine, mêlés aux vrombissements des moteurs. Par moments, des blancs à prix d’or s’intercalent dans le flux de la circulation, comme des parcelles d’un temps révolu, et je goûte avec ravissement la pure musique de l’eau.

L’air est frais, je lâche le stylo et enfile mon K-way. J’ai l’impression d’être place Saint-Jean, incognito. Ecrire en ville sur la ville, c’est un peu comme être en planque, attendre l’insolite, le bizarre, le suspect.

Devant le Francilien, un homme, teint basané, regard noir, déboule avec un paquet de roses sur le bras : un vendeur à la sauvette. Je croise son regard. En un éclair, ses yeux se portent sur mes collègues écrivaines et reviennent sur moi. Il a flairé en moi un potentiel pigeon. Mais, il voit que je suis pressé , les yeux rivés sur mes notes, et que je ne suis pas là pour conter fleurette ; alors, il cherche ailleurs un autre volatile.

Confluence de l’avenue Paul Doumer et de la rue piétonne, tourbillon de courants contraires, les voitures marquent le pas, deux enfant en patinette traversent en zigzaguant, vêtus à l’identique, casque, combinaison, l’un tout en rouge, l’autre tout en bleu.

Panne sèche…

Bruit de pas… redémarrage… Femme brune. Je cherche en vain le feston et l’ourlet. Celle-ci, balance en cadence les pans de sa tunique fleurie, blanc et bleu.

Musique des femmes : leurs talons sonores.

Virage à 180°, à cause de la queue de cheval de la femme, sans doute : je file en un éclair à Paris; du côté de la place de la place de la Concorde, où je vois défiler la Garde républicaine.

Retour à Melun. Un passant semble surpris de nous voir écrire comme des écoliers. Il doit penser que nous participons à un cours du soir pour adulte, une sorte de cours de rattrapage. Je lis dans son sourire une pointe de commisération. Sans doute, doit-il penser qu’il est grand temps pour moi de me remettre à niveau, si je veux rester dans la course.

L’homme ne cesse d’interpréter les signes, dit Alain.

21h. Incursion à l’intérieur du Francilien pour faire le plein : « Un café bien serré, s’il vous plaît. ». Brouhaha des consommateurs et des parieurs. Télé à fond sur le match de foot France – Ukraine. Impossible de saisir la moindre brève de comptoir, sauf à crier : « Chut ! parlez pas tous ensemble » Alors, je relis mon carnet de bord depuis le départ de l’embarcadère jusqu’à la place Saint-Jean.

Tour de la Cité administrative : velléité de Manhattan bord de Seine. Pointe de l’île : aiguisage des confluences, air du large, redondance des lignes. Place Praslin : temps suspendu aux aiguilles de la pendule de l’ancienne poste. Pont Jeanne d’Arc : ready-made de berge : banc, plastique, bouteille – Quai Pasteur : enseigne Nexity : What is it ? Rue piétonne : fille en short et bottes mousquetaire : de quoi donner des idées aux plumes taries. Trois boutiques : Naissance, Mariage, Pompes funèbres générales, séparées de quelques dizaines de mètres : « On pense à vous, groupez vos achats ! »

21h30. Rue piétonne parcourue à grande vitesse. A nouveau, mais en sens inverse, la fille de tout à l’heure, en short et bottes mousquetaire. Pas le temps de lui faire : « Coucou, encore moi ». Je fonce vers l’arrivée.

21h45. Rue du Château, afflux de stylos. Sprint final. Le grand prix est terminé.

22h. Astrolabe. Salle des archives. Feux de la rampe. Pénombre de la salle. Débriefing après course. Comme un champion qui n’arrête pas brutalement son effort, mon stylo continue à carburer.

Gérard Douce

Texte de Esther Salmona

Le sourire usé déjà et les vingt secondes d'attente. En arrière c'était les pavés. L'eau carrée et le mur péniche. Les crottes. Perdre le fil enfin. Ils tapent sur le chronomètre en arrêtant de jouer. Elle dessine le ciel, ou va vers le ciel pendant que le cache tombe et que l'objectif se met à nu. Si les étoiles sont allées au goudron, se remettre en route est d'autant plus difficile. Tu cries la commande. C'est deux euros. On est deux dedans. La sphère et le minuscule point devant plus encore en arrière. Le matelassé de la nappe peut constituer un point d'appui: mais c'est au croisement que cela se passe. Ils tapent encore pendant que la rotondité se penche. Doucement. Lentement. Est suivie de ses mèches raides et défiant ce qui disparaît enfin: la gravité prends feu. Pesant sur les cailloux du sol. Maintenant c'est l'effondrement. Le fleuve sous le fleuve etc. Un liquide ambré montre l'inverse du monde. Pas dupe de la concentration montante, des yeux rivets. A travers les petits bruits répercutés par les vitres tournent les pans de volets ouverts (mécanismes). Vase prégnante, écroulement des entre-chocs.

Esther Salmona

Texte de Michel Perret

Melun : soirée modeste

Le pont passe les voitures d’un bord à l’autre.Ca bruisse sur les pavés. Un bruit de pneus à plat. Un cyclomoteur porte-bagage ses pizzas. Au rythme des feux tricolores, le bruit. Un rythme s’impose.
Dessous le pont, l’eau glauque. Le vent la tremble en chair de poule. Elle semble couler à rebrousse lit. A peine en monte une odeur de vase, à cause de la fraîcheur. Elle s’illumine d’un soleil de ciel délavé, un soleil qui se pose, là-bas, derrière les mouettes et les arbres et les maisons dissimulées. Les péniches restent inertes, et MADON II la première ; son nom se lit derrière une vasque de fleurs : des géraniums, ou des pélargoniums corrigerait un horticulteur, peut-être.
Le bruit de roulement et l’air pas chaud qui s’infiltre par le col de ma chemise.
Le soleil met le paquet, pourtant, maintenant, sur l’eau, là. Il y balance un rai épais, en lame brûlante aux yeux et qui empêche le regard de se porter au-delà d’en contrebas, sous l’arche quasi.
Une sirène, le SMUR MELUN impose le passage dans le courant ordinaire des voitures particulières. Ils ont raté le 2O heure, les conducteurs, le JT. Ils ont faim je pense, je sens. Une moto s’arrache et file et crache tandis que la Seine, elle, s’ouvre comme une fermeture éclair devant l’étrave d’un canot à moteur rapide, venu d’on ne sait où, rapide et vite disparu sauf son sillage jusqu’à Paris là-bas, on dirait. Les promeneurs de chiens aboient et patte levée, pissent le long du parapet, enfin bon… alors qu’un roller roule sur la ligne bitumée du trottoir qui se note étoilé, parfois, tagué ciel nocturne.
Voitures encore, et odeur, et CO2, parfument Melun ville, city senteur à nos narines accoutumées d’urbains. Et le scooter grognard en rajoute, scooter avec derrière de nouveau pizza en boites attendues quelque part, ses galettes brevetées Italia vera plus coca, formule soir télé, match, j’ignore et le SMUR MELUN, ou SAMU 77, plus braillard encore.
Crash plus loin, c’est à croire… ou la crise, un drame, une attente , ils vont arriver les secours, le sang, la crise, qu’ils arrivent, vite, mon dieu, ils disent peut-être.
Allez, repartir.
De petits branchages voguent sur le fleuve, petites feuilles d’un vert clair arrachées de l’amont, silencieuses un court moment.
Repartir vers le centre plus central de cette préfecture de soirée modeste.



C’est un peu mort, la place. Oui, un peu.
Le jet d’eau presque seul, à part ce couple peu frileux à la terrasse d’un restau, trace son calligramme dans l’air du soir.
Deux, trois, quatre restaurants dans ce triangle isocèle, et deux agences d’intérim.
Dans la bouche me reste le goût du sandwich au fromage mangé face à un genre de restau aussi au nom d’ « Atelier des saveurs » ; lettres d’or sur fond noir sur l’auvent : mortuaire. « Atelier et cours de cuisine » se lit en-dessous.
Le jet d’eau clapote ennuyé.
Pas de voitures, ici, circulant pour mieux dire. Elles reposent en paix, ici, assagies. Au volant de l’une d’elles, un homme lit, il semble.
Norah Jones chantonne suavement à la terrasse du restaurant comprenant un couple à sa terrasse.
Deux couples vont bientôt se croiser en contrebas de la fontaine, plus loin, sous les arbres bicolores. Ils inspectent les menus affichés en façade.
Un roller gamin troue le calme avec superbe saut de trois marches de granit gris, bon rétablissement au sol et glissement jusqu’à la vasque de la fontaine où un copain à ballon framboise lui lance, on comprend pour le moins « … des chaussettes de roller ». Ca doit exister, sans doute, faut croire.
Des pigeons volent avant d’atterrir à des miettes supposées. Et puis tiens, des hirondelles , ou des martinets (mais le mot est moins joli, de mauvais aloi).Elles étaient absentes aux jours chauds d’avril et les voilà qui strient l’azur bleu frais de ce soir. Jamais trop tard pour apparaître, l’hirondelle.
Voisine de « L’atelier des saveurs », la boutique « L’art du tapis ». On ne se croira pas dans la parisienne rue d’Amsterdam côté gare Saint-Lazare, encore moins au sein du grand bazar d’Istanbul ou devant quelque échoppe d’Ispahan mais plutôt devant la pâle reproduction d’un Dali à deviner derrière la grille de devanture deux tapis mollement étalés sur deux chevalets. Indéchiffrables les figures de ces tapis, trop à distance, et dans une vitrine obscure de surcroît.
Norah Jones susurre sans se lasser pour la terrasse au couple insensible au froid.
Un courant d’air apporte puis remporte des odeurs d’une cuisine aux fonds de sauce puissants.
Et les rebonds de la balle qui va et vient sous le pied des gosses et rebondit au hasard et frappe la carrosserie d’une voiture. C’est un peu de vie, une lutte contre l’alanguissement de ce lieu, et un peu de vie encore qu’apportent les clop clop sur les pavés d’une poussette conduite par une mère résolue à mener à bien son retour au foyer.
Allez. Repartir vers un autre lieu, s’égarer encore un peu, voir ailleurs.



Un jardin public, derrière la mairie vraisemblablement. Plus tout à fait le calme de la placette heureusement animée au final par footballeurs et rollers et poussettes. Des moteurs en arrière fond. Sporadique. Plus que tout se détachent en solistes des oiseaux invisibles avec, en basse continue, le roucoulement sans fin de tourterelles. Les arbres les dissimulent, ces oiseaux. Une cloche frappe les neuf coups de 21 heures. Le film, le match, le téléfilm, ça a commencé. D’où, conséquence, peu de monde. Des jeunes, des couples, des tranquilles pas stress.
Les volatiles s’interpellent tandis que des chiens sans laisse ne se lassent pas des gazons verts. L’air frais saisit le cou.
L’odeur d’herbe frôle les narines. C’est comme une pseudo campagne.
Et au-dessus, l’avion qui glisse lentement ses tôles parmi les nuages lumineux encore, glissement au son de scie musicale, presque.
Les arbres hauts s’élancent jusqu’aux hirondelles. Ils portent des fleurs blanches. C’est ça qui doit sentir comme ça, l’eau de toilette matinale.
Là-bas, sur un banc, un gars et une fille tachent de jaune et de noir un décor de branchages et de grilles.
Mais c’est décidément le rendez-vous des oiseaux, hors les amoureux, et hors les chiens pour lesquels est prévu bien visible un distributeur Toutounet apposé à côté des toilettes. Toilettes publiques, comme le jardin.
Des drapeaux – allemand, espagnol - pendouillent – français, anglais on dirait - en haut de mats blancs – portugais, qui sait. C’est l’Europe en province. C’est la paix de l’Europe, la paix d’un parc, la paix d’une soirée dans un parc.
Pas parlé de l’homme nu, de l’enfant nu monté à cru, à poil, sur un cheval cabré. Ils sont de bronze.
J’ai froid.


Michel Perret

Le texte d'Arnaud Bailly

Un rayon de soleil qui passe sur la fontaine et qui illumine la statue de gauche.
Deux adolescents réfléchissent à leur texte, ils se nomment Arnaud et Yohann.
Arnaud est âgé de 15 ans et vêtu d’un manteau noir et un pantalon blanc et Yohann est âgé de 23 ans. Il est vêtu d’une veste en jean bleu clair et porte un jean noir.
Régine, qui est vêtue d’une veste en cuir noir et d’un pantalon noir, pense a son texte en buvant son infusion.Marjorie est en train d’écrire son texte, elle porte un foulard violet, un manteau noir et un pantalon noir à traits blancs.
Un vendeur de roses passe à côté de nous sans rien dire et rentre dans la brasserie avec un bouquet de roses à la main.
Marie lit un livre intitulé « L’engagement ». elle est vêtue d’une veste marron clair avec un foulard noir à poissons et un jean blanc.
Une jeune maman, vêtue d’une robe orange et d’un manteau blanc, fait l’inventaire des fournitures scolaires.
Le décor de la brasserie est très animé par une ville en peinture.
Des hommes qui regardent le match de rugby.
Certains jouent au Rapido et d’autres au Loto.
Et un homme aux cheveux longs qui est au téléphone, est vêtu d’un costard-cravate, et le bouton du haut est ouvert.
La table du 8 était composé de Régine, Yohann, Marie, Marjorie, Gérard, Corinne, Catherine et Arnaud.


Arnaud Bailly

Texte de Philippe Diaz & Esther Salmona

Haïku-City


Elle les lui sonne – Rue des cloches – Il en vit 36.

Souffle coupé – Impasse Louis Armstrong – La rue va trop vite.

Je vais dans le mur – Rue du miroir – Demi-tour face.

Quelle heure est-il ? Cul-de-sac du cerf – Je cours sur place.

Quitte à sombrer – Impasse du filon – Brisons-là.

Île flottante – Rue Ripe Souris – A quoi ça rime ?

La vérité en bâton – Chemin des vaches – pour se torcher le cul.

Des nanostructures – Rue des petites fabriques – Balisent la sente.

Rougeoiement – Rue Joyeux – Pop Club.

Finir en beauté – Place du houblon – Demander l’adition ?



Philippe Diaz & Esther Salmona

Le texte de Yohann Hénaff

Ce long ruban de crasse qui coupe la ville en deux. Les humains lèguent aux humains leurs feuilles de routes personnelles et impersonnelles. Ne dit-on pas que la littérature permet de connaître des gens que l’on ne rencontrera jamais ? Il en va de même pour ce pont de bitume enjambant la Seine, fleuve, qui d’ailleurs coupe elle-même la ville en deux. Intéressant. L’homme va tout droit et la nature suit son cours. Probablement une question de perspective.
Quelle tache ce pont, quand même. Et je n’évoque pas l’église et la grue. Ils ne vont pas les démolir pour ma pomme. Sans compter les arbres qui longent la route. Non pas que je veuille les couper, j’adore les arbres, les meilleurs amis de l’homme après les mouches, mais il existe bien mieux pour insinuer une vie sur les trottoirs. Les arbres, je les réserverais aux bords de la Seine. Et au lieu de dissimuler les édifices humains immondes et dégueulasses, car ici c’est bien le but de ces arbres, je les rendrai davantage attrayants en les embellissant de vie humaine.
Comment ? me demanderez-vous. Eh bien, ma foi, au lieu de baisser la tête pour ne pas remarquer les murs squameux, les volets branlants ou les rideaux des années trente, j’inviterai à la lever afin que soudain vous vous aperceviez qu’un café littéraire vient d’ouvrir de ce côté de la rue, que tout à coup, un poète déclame à l’improviste à propos de l’effervescence des bulles de gaz dans le demi, ou alors que là-bas deux membre d‘une famille se rencontrent avec force embrassade et s’invitent à rester bavarder autour d’un verre. Et pourquoi pas, soyons fou, un tramway bringuebalant sur ses rails et nous saluant d’un son de cloche.
Mais… non. Tout ce passage, je l’ai fantasmé, et agrémenté de quelques clichés. Je devrais me présenter aux municipales.
Ce que j’ai vu, c’est bien autre chose. Ce fut un drapeau tricolore planté sur un balcon, peut-être une relique de la campagne présidentielle ; ce fut une fille me jetant un regard dédaigneux alors que je composais modestement sur un banc ; ce fut des légions de cabines hermétiques à quatre roues, dont parfois un de leurs chauffeurs utilisant un portable pour communiquer avec l’extérieur.
Un couple enlacé débouche à l’angle de la rue, se promenant , et l’homme tient une petite caméra pour se filmer ensemble afin, j’imagine, d’immortaliser un souvenir d ce moment heureux. Usons de la vidéo pour conserver nos instants de parfait amour. De la mémoire artificielle pour sauvegarder nos sentiments. L’écrit a bien tué la tradition orale de mémoire, pourquoi la technologie n’assassinerait-elle pas les émotions ?
Malgré tout, il y avait des gens. C’est mieux que rien. Et des couples, ça promet. Des pigeons aussi. De la vie humaine en quelque sorte. Traitez-moi de cynique si vous le souhaitez.

Yohann Hénaff

Texte de Rosine Lévy

Ambiance citadine


Surtout des voitures, des voitures
Et des murs si hauts, si droits
En passant si près on ne voit pas les toits
Le goudron, les pavés recouvrent le sol
Nul place pour l’espace,
L’énigmatique et la fantaisie.

C’est toujours en passant sous un portail
Que se trouve l’aventure !
Soit verte, soit grise avec quelques dorures
Ourlées de ciment vieillies par le temps.

Je passe par là où mes pieds ne me conduisaient pas
Accueil étourdissant d’un vol de pigeons
Baignade familiale des canards
Tourbillons dans l’eau de poissons
Et au loin les cygnes
Soulignent la rive.

La rencontre sera-t-elle de ce côté-là ?
A travers les grands peupliers
Si régulièrement plantés
Suivant un plan méthodique
Qu’un ingénieur des travaux a exécuté
Poursuivi par une idée fixe.

Les sons de la ville me parviennent maintenant :
Voiture ambulance lancinante
Bruit de battement d’ailes dans le ciel
Ronron monotone de la machine diesel
Pas perdus des promeneurs du soir
Aux chaussures à talon, tac, tac, tac, tac, tac, bavards
Ceux des vélos équilibrant
Le boum de la porte qui se ferme
Et les voix de-ci, de là
En langue étrangère incompréhensible
Rassurante la fontaine crépite sous les à coups du vent

Où sont les fantômes des âmes oubliées ?
Au fond des cafés ?
Dans la vitrines figées ?
Les passants s’y penchent prudemment
Afin de ne pas perdre le fil de leurs vies
En ce début de soirée.

Rosine Lévy

Texte de Catherine Fichaux

Une mosaïque, verte, à 10 mètres du sol. A louer ? Mosaïques de vitres. Un vieux magazin, façade où se reflètent le ciel et l’aube. Tchip. Quick. Coif-Coiffure, sur des enseignes. Fatras d’échafaudages. Balustrade aux géraniums. Lingerie. Poubelles. Tout bric et broc la ville comme je l’aime. Stop sur la place. Maisons tout autour, recentrage. D’autres plus loin, plus haut, prennent encore la lumière. Place, lieu de vie, de passage, là fermée de murs. La lumière appelle ailleurs. Elle claque sur les toîis, apaisante. Deux s’assoient derrière, conversation comme un pont pour rejoindre tous les autres bruits qui se superposent. Le rythme des voitures au stop, juste à côté. Leur carré orange fluo traverse au loin. L’orchestre s’échauffe ? La ronde des jours, autour de la fontaine.Ils ne cherchent pas à se garer, ils errent, lentement, marquent le stop, un coup d’œil vers la terrasse. « CFA », c’est sur la plaque : moi aussi, j’erre immobile. De l’errance à la dérive. Le soleil est bien couché. J’entends : « Enfin quelqu’un qui sort du commun. » Leur place, c’est fait pour tourner, circuler, se croiser. Tourner en rond, tout m’y conduit, sortir de ce cercle, partir à la découverte. De la vie à l’intérieur du café. Des cris. J’entre ? Partager. Ne plus écrire.
Une petite rue qui monte, guère de monde, mais chacun, chacun seul, avec une histoire. Le silence. Le chant des oiseaux, le bruit des mots, des voix d’hommes à la fenêtre dans une langue que je ne connais pas. Tout va bien. C’est l’heure de la paix qui s’étend, de l’odeur des fleurs qhttp://www.blogger.com/img/gl.link.gifui remonte, du pépère accoudé là-haut qui prend l’air du temps. Tout va bien. Des toits qui se découpent dans le ciel, qui m’attirent, déjà vus. Qu’y voyais-je alors que je ne retrouve pas là ? Je me vois pigeons qui arrive sur la cheminée, qui me dit là-haut, qui me dit le ras du bitume, la crasse. Non, tout n’est pas beau.
Le Bruit de Melun : 30 juin – 1er juillet. Je note Prochain concert. Des hommes bavardent, fraîcheur liberté, délié. Façade obscure, mystérieuse, austère pour certains, carrée, froide, dirait-on, qui dégage une force étonnante dans cet entourage sobre et quelconque. Ce bâtiment parle. Exotique. Pas comme on l’entend. Aucun intérêt à la décrire ; particulier qui parle de par sa forme et sa structure.
Petite place aux fenêtres formatées, jolies cages impersonnelles, fleuries façon sourire de la boulangère, image du penser propre et chic comme dans ces vitrines : « Naturellement ». C’est le nom de la boutique !
Une fenêtre sale et vieille, appartement abandonné ? Juste à côté, la même, neuve, PVC, carreaux nickels, doublée à 30 cm plus loin avec un rideau blanc entre les deux. Deux fenêtres collées sur un mètre à peine plus large. Une fine cloison entre les deux pièces derrière. Deux vies. Deux univers, la ville, comme je l’aime.
Fraîcheur, une gmine mange ses frites assise par terre, respiration, pstt. Trois coups de rollers, la vie. Au-dessus des vitrines, la vie reprend ses droits, la peinture qui se délite, les rideaux qui vieillissent, les volets qui bringuebalent, cheminées et antennes mélangées. « Servez-vous » est encore ouvert, témoin, gardien de la ville. Je n’ai pas vu de jardins, que des façades.
Retour au cube de vitres où se mélangent plein de reflets, patchwork de transparence et de superpositions de "l'Île-aux-fleurs", l'assistance discount. Quand la ville est vie, faîte de chacun, construite lentement et en perpétuelle transformation.

Catherine Fichaux

Texte de Marjorie Eymann

"Cerruti pour homme", "votre ligne", "passionata", tous les emblèmes de la beauté et de la magnificence et un corps difforme qui déambule dans les rues poisseuses.

"Chevignon", T-shirt rouge sur un torse imberbe et maigrichon.

Poussette "bébé confort", une mère gifle son gamin.

"Bred", banque populaire sauf pour ceux qui n'ont pas le sou.

"Desperados", pas seulement pour les gens désespérés.

Parasol "Perrier", gens ennivrés.

"Deux croque-monsieur", mais pourquoi ça s'appelle croque-madame quand on rajoute l'oeuf ?

"Marlboro" et téléphone "sfr", ou comment être prisonnier de dépendances.

Un vendeur de roses mais l'amour ne s'achète pas.

Piercing, cheveux décolorés, le marginal ringard.

"TRAM", un endroit où aller, mais en revient-ont jamais ?

T-shirt "puma", les mains dans les poches.

"Générale d'optique", et si la myopie ne venait pas que des yeux ?

Marjorie Eymann

Observation du ciel dans la médiathèque

Découvrez le déplacement des étoiles, des planètes, de la lune et du soleil, avec Sacha Picard, de l'Association Le Montreur d'étoiles.

Du 1er au 2 juin / ASTROLABE Niveau 2







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Atelier d'écriture

Partir à la découverte de la ville, pour observer le monde nocturne comme un explorateur.

"Réintégrant un élément déserté depuis trop de temps, tu te sentis, pour la première fois peut-être, des droits sur la nuit."
L'amputation, Régine Detambel



Atelier animé par l'écrivain Régine Detambel.

Régine Detambel est née le 7 octobre 1963 en Moselle, Régine Detambel vit aujourd'hui près de Montpellier. Sa vie professionnelle l'entraîne rapidement vers la kinésithérapie, qui l'initie, entre autres, à l'anatomie et à l'esthétique du corps humain. Depuis 1990, date à laquelle elle publie son premier ouvrage, L'Amputation, sous l'égide de Christian Bourgois et Elisabeth Gille, elle a écrit de nombreux romans, ainsi que des essais et des textes poétiques, dont Blasons d'un corps enfantin paru en 2000 (Fata Morgana).
Ses ouvrages, traduits dans une dizaine de langues, témoignent de l'attention portée au corps jouissant ou souffrant. La vieillesse, la cruauté de l'enfance ou les métamorphoses de l'adolescence forment la matière de son œuvre. La Verrière (Gallimard, 1996) et Pandémonium (Gallimard, 2006) comptent parmi ses romans les plus aboutis.

Quelques liens sur Régine Detambel :

Le site de Régine Detambel
Fiche de présentation bibliographique de Régine Detambel sur l'encyclopédie en ligne Wikipédia
Le site de l'éditeur de Régine Detambel


Les textes des participants sont disponibles en ligne :

Michel Perret
Esther Salmona
Marjorie Eymann
Gérard Douce
Catherine Fichaux
Rosine Lévy
Yohann Hénaff
Yohann Hénaff
Yohann Hénaff


Lecture des textes des participants et commentaires de Régine Detambel :

Séance du Samedi 2 juin (durée : 1h10).




Participer également à un atelier en ligne sur son dernier ouvrage : Petit éloge de la peau, paru dans la collection Folio.


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Lectures/dédicaces de Régine Detambel

Dédicace de ses ouvrages par Régine Detambel.
Avec une lecture de certains de ses textes avant le départ de l'atelier d'écriture itinérant.





























Blason d'un corps enfantin, lu par Philippe Diaz.




Icônes, lu par Fanny Fageon.




Le nouvel ami de ma mère, in Solos, lu par Virginie Ferrard.




La Flûte, in Solos, lu par Myriam Lott.




Petit éloge de la peau, lu par Philippe Diaz.




Blason du corps masculin, lu par Vinciane Lecocq.




Le pont du diable, in Solos, lu par Myriam Lott.




La Lune dans le rectangle du patio, lu par Fanny Fageon.




Car des soupirs, in Solos, lu par Virginie Ferrard.




Débat entre Régine Detambel et ses lecteurs (extraits : 30mn).



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vendredi 1 juin 2007

Spectacle sur la nuit

Mise en scène de textes sur la nuit, par la Compagnie Azzurra.
14h / AUDITORIUM Niveau 0















Pour plus d'informations sur la Compagnie Azzura, consulter leur site.



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Projection documentaire

L'Astronome et l'indien, de Sylvie Blum, Carmen Castillo.
Vendredi 1er juin 20h30 / AUDITORIUM Niveau 0

Projection / rencontre en présence des réalisatrices.

Sur les montagnes de la cordillère chilienne, dans le désert d'Atacama, se trouve le VLT, le plus grand télescope au monde.
Les Indiens qui vivent à proximité ont eux-mêmes de nombreuses traditions liées à l'observation des étoiles, comme l'utilisation de miroirs d'eau pour en repérer le déplacement.
Leur activité agricole est rythmée par les solstices et les équinoxes, à tel point qu'un volcan a été raboté pour que, le 1er août, la lumière vienne « féconder » une montagne, représentant la terre-mère, et donner ainsi le signal du début des semailles.






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Découverte de logiciels en ligne

Découvrez la suite logicielle de Google consacrée à la Terre, à Mars et à la Lune, au CYBERLAB.

Du 1er au 2 JUIN, CYBERLAB, Niveau 0
















Quelques liens pour en savoir plus :


Google Earth moon

Google Earth est un logiciel de la société Google permettant une visualisation de la terre avec un assemblage de photographies aériennes ou satellitaires.




Google Moon

Google Moon est un service gratuit de Google, permettant la visualisation, par images satellites fournies par la NASA, de la Lune sur Internet. Ce service a été mis en ligne le 20 juillet 2005, afin de célébrer le 36e anniversaire du premier homme sur la Lune le 21 juillet 1969. Les points d'alunnissage des différentes missions sont indiqués, de Apollo 11 à Apollo 17.





Google Mars

Le logiciel Mars Google permet d'accéder à une mosaïque d'images de la planète Mars (volcans, fossé, cratères d'impact, ravinements).







Le site Exosolar est surtout impressionnant pour la navigation en 3D dans la galaxie qu’il offre. Il complète le planétarium interactif du logiciel Stellarium (gratuit et en open source) et Wikisky, un wiki astronomique très riche en contenus et en fonctionnalités.




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Voeux étoilés

Les enfants ont écrits et dessinés ce qu'ils souhaitaient voir se réaliser pour leur futur, sur des astres, des étoiles.

Du 1er au 2 juin / PLATEAU JEUNESSE / Niveau 1




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Vitrine Patrimoine

Vitrine Cosmos et Patrimoine: Des traités des sphères aux manuels d'astronomie populaire, venez suivre l'évolution des connaissances sur l'univers.

Du 6 mars au 6 juin / VITRINE Niveau 3




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Intervention graffiti

Intervention graffiti par le peintre graphiste Grom dans les rues de Melun, à partir du visuel créé par MiniLabo pour la communication du festival annuel de la médiathèque de l'Astrolabe.

Du 31 mai au 2 juin / RUES DE MELUN




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Le Voyage dans la Lune, de Georges Méliès

Le Voyage dans la lune, de Georges Méliès.
Du 1er au 2 juin / ASTROLABE Niveau 0





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Exposition

Exposition Merveilles du ciel : photographies de Thierry Legault, astrophotographe amateur de renommée mondiale.

Du 2 mai et 2 juin / HALL ASTROLABE Niveau 0





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Prestation déambulatoire théâtre et musique

Pierrot et Colombine de la Compagnie Les Arlequins vous entraînent
à la découverte des animations et des festivités de l’Astrolabe.
Prestation déambulatoire théâtre et musique.
Du 1er au 2 juin / ASTROLABE























Plus d'informations sur la Compagnie Les Arlequins sur leur site internet.


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